On sait que Shepp affectionne les duos avec les pianistes, multipliés aux côtés d’Horace Parlan, de Mal Waldron ou de Dollar Brand. Le voici avec le très lyrique et inventif Joachim Kühn. Les deux géants épanouis ont signé un manifeste de musicalité, à son comble dans cet art de la conversation stimulée par l’improvisation. La puissance est là, la véhémence aussi. La liberté d’expression joue à chat avec la contrainte ; le langage déchiré de Shepp se retrouve à des endroits de la partition où l’attend le jeu précis de Kühn. Une rencontre au sommet entre deux musiciens plus libres que jamais.