
La clarinette est à l’honneur cette année à Jazz sous les Pommiers. Cet instrument, présent aux premières heures du jazz, a été pendant un temps partiellement oublié, avant de revenir sur le devant de la scène pour une musique très éloignée du New Orleans des origines. Ce soir, il n’y a pas moins de trois clarinettistes sur la scène du théâtre…

C’est un trio franco-américain qui ouvre la soirée, réunissant Michel Portal, Jeff Ballard et Kevin Hays, formule clarinette/clavier/batterie relativement atypique qui se passe de contrebasse. Le groupe s’est construit sur la rencontre entre Portal et Ballard, qui signent d’ailleurs une partie du répertoire joué ce soir, auxquels s’est joint le pianiste. Les trois musiciens partagent le même goût pour la musique classique et l’improvisation, et le plaisir de jouer ensemble se ressent très fortement sur scène. Toujours malicieux, le clarinettiste nous offre entre deux titres quelques anecdotes souriantes. Jeff Ballard, entre autres collaborations, a joué avec Pat Metheny, qui jouera demain à Coutances, et une des dernières compositions proposées ce soir – je ne sais pas si elle est du batteur – est construite sur une belle succession de variations harmoniques, une tournerie et une montée en puissance que ne renierait pas le guitariste !

En deuxième partie de soirée, l’ensemble allemand FisFüz invite Gianluigi Trovesi. C’est la première fois que ce trio se produit à Jazz sous les pommiers. En revanche, on ne compte plus les passages du fameux clarinettiste italien à Coutances, il fait partie des grands fidèles du festival. Les quatre musiciens nous offrent une musique légère, enjouée et chantante. On y retrouve l’Espagne, l’Orient, la musique Klezmer et plus encore, de Campanello Cammellato signé par l’italien à Tango To Go du percussionniste Murat Coskun en passant par Fjord View, plus calme et posé. L’équilibre est parfait entre les musiciens, on a plus le sentiment d’un quartet que d’un trio avec invité… Une belle soirée pleine de musique ensoleillée.
Texte et photos : © Stéphane Barthod