
Nouveauté 2017 pour le festival : un créneau horaire dans l’après-midi du jeudi au Magic Mirrors, pour donner à découvrir de jeunes groupes, en trois “mini-concerts” de 50 minutes. La pioche a été bonne pour cette première, avec trois formations très différentes qui ont emporté l’adhésion du public.


Premier concert avec Ikui Doki : une formation atypique réunissant harpe, basson et saxophone/clarinette. Le trio propose des compositions inspirées de la musique du début du XXe, faisant la part belle à Debussy. On est frappé d’emblée par la belle sonorité du basson qui s’associe fort joliment au saxophone. Les trois artistes nous donnent à entendre une musique tour à tour lyrique et onirique, et si les instruments à vent sont joués acoustiques, la harpe se pare de mille couleurs grâce à la fée électricité, multipliant les climats, parfois étranges, d’autre fois même violents… Une musique alternativement rageuse et apaisé, toujours expressive et évocatrice.


On reste au début du XXe siècle avec Post K, mais il s’agit cette fois du répertoire jazz des années 20, repris dans une adaptation moderne : il ne s’agit pas ici de simplement “mélanger” jazz New Orleans et Free-Jazz, mais plutôt de s’autoriser une relecture du répertoire classique avec la liberté du Free, en utilisant toute la palette, la richesse à la fois harmonique et rythmique des différentes périodes du jazz. Le tout de manière virtuose, dans un esprit à la fois sérieux et ludique où le plaisir prime. De Honeysuckle Rose de Fats Waller à Humoresque d’Art Tatum, on prend plaisir à se laisser entraîner et parfois bousculer par les musiciens de Post K.


Troisième concert, troisième univers : c’est cette fois un jazz moderne aux parfums de fusion qui nous est proposé par Awake, une formation montée il y a maintenant déjà six ans par le guitariste Anthony Jambon et le saxophoniste Romain Cuoq. Le groupe nous offre une musique mélodieuse, souvent lyrique, qui doit autant à la qualité des compositions qu’à celle des interprètes, toujours inspirés. On se laisse emporter au gré des titres, As We Fall, Imperfect World, Perpetuel Motion, jusqu’à l’inédit A Bird With No Word qui sera enregistré sur leur prochain album. Après un dernier titre assez explosif, le quintet nous propose en rappel une ballade, débordant quelque peu des 50 minutes prévues, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Texte et photos : © Stéphane Barthod