Après le fils, le père… Ami fidèle du festival – la réciproque est vraie –, Henri Texier nous revient cette année avec sa dernière formation, reprenant son “Hope quartet” (Sébastien Texier et François Corneloup aux saxophones, Louis Moutin à la batterie) augmenté du pianiste Armel Dupas et de Nguyên Lê à la guitare, très présent cette année au festival, pour notre plus grand plaisir.
La musique d’Henri Texier chante. Elle danse également, tout à la fois terrienne et aérienne, et elle nous raconte des histoires, des histoires d’hommes comme disait Léo Ferré… Animé d’une passion pour les amérindiens depuis l’enfance – on se rappelle l’album An indian’s week avec l’Azur quartet –, le contrebassiste évoque ici les “sky dancers” qui construisaient les gratte-ciel de New York, perchés sur leurs poutrelles à des hauteurs invraisemblables. On retrouve naturellement au long de la soirée le répertoire du dernier album, avec quelques changements cependant dans l’ordre des titres.
Le concert est introduit par un touchant duo contrebasse-saxophone, réunissant père et fils seuls sur scène et faisant une liaison naturelle avec la prestation du groupe de Sébastien. Le reste des titres est joué par le sextet au complet, hormis l’hommage à Paul Motian He was just shinning repris dans la formule du “Hope quartet”, ainsi que Hopi, interprété sans les saxophonistes et donnant l’occasion à Nguyên Lê de rappeler, si cela était nécessaire, qu’il sait fort bien swinguer également dans un contexte plus jazz. C’est avec un Comanche épique, à l’énergie très rock, que s’achève la soirée, avant que les musiciens reprennent pour le rappel le titre Paco Atao, absolument bouleversant.
Texte et photos : Stéphane Barthod (12/05/2016)