Contraint de quitter le Liban en 1978, Rabih Abou Khalil vit actuellement à Munich. Joueur d’oud (luth arabe) virtuose et compositeur extrêmement doué, sa double fratrie est-ouest fait de lui un admirable “métisseur”. Déjà dans sa jeunesse, sa passion singulière pour la musique de Frank Zappa, celle de Bartok ou encore de Thélonious Monk ainsi que son profond respect pour la culture arabe le distinguent comme un “musicien” universel, sans étiquette ni appartenance. Sa musique aujourd’hui tend un pont entre ces différentes cultures et se nourrit de tous ces univers musicaux. La large palette instrumentale et la diversité des origines de ses musiciens prouvent encore cette volonté d’unifier et de toucher un public très large. Les ballades, où cordes et percussions se mêlent aux sons chauds du tuba ou du “serpent”, évoquent la sagesse de l’Orient, tandis que les improvisations ajoutent à la dynamique et à l’intensité de la musique. Il suffit de fermer les yeux pour entrer dans le monde onirique de Rabih Abou Kahlil, où la souffrance et la tristesse
côtoient l’amour, le bonheur et la légèreté. Magnifique.
Une journée consacrée principalement au label indépendant Enja records. Ce label allemand, dirigé par Matthias Winckelmann, a un catalogue très ouvert sur le jazz et les musiques cousines et une esthétique musicale proche de la nôtre. Nous fêtons nous nos vingt ans, et Enja nous fait l’amitié de fêter son trentième anniversaire à Coutances … Et nulle part ailleurs.