Le pianiste Chris McGregor a marqué Jazz sous les Pommiers depuis les débuts du festival : présent dès la première édition, en 1982, il est mort en 1990 le jour même où il devait se produire à Coutances avec le Brotherhood of breath – la “Confrérie du souffle”, orchestre multiracial sud-africain qui fait l’objet de l’hommage de cette création –.
Aujourd’hui, au théâtre, des spectateurs qui avaient assisté à l’époque à ce concert se rappellent avec émotion qu’après avoir envisagé de ne pas jouer, les musiciens de la formation avaient finalement décidé d’assurer leur prestation, offrant, après un début de soirée difficile et chargé de tristesse, un hommage particulièrement intense et mémorable au pianiste leader. Il était donc naturel que cette création Brotherhood Heritage se fasse à Coutances, avant de tourner dans plusieurs festivals, notamment au Mans et à Nevers. Le projet est piloté par François Raulin et Didier Levallet, qui avait d’ailleurs joué dans l’orchestre avec McGregor au début des années 80. On retrouve également sur scène ce soir le saxophoniste anglais Chris Biscoe qui faisait partie du Brotherhood of breath à la même période.
L’hommage commence joyeusement avec un Andromeda plein d’énergie, un morceau du pianiste disparu adapté ici par Didier Levallet. Suivent deux compositions de François Raulin, le chaloupé McGregor sur lequel Raphael Imbert glisse une citation de Bach en égrenant quelques notes de Jésus que ma joie demeure lors de son solo, et Hymne to Breath écrit spécialement pour la formation actuelle. Le programme continue ensuite à mêler hommages et reprises du répertoire original dans un esprit à la fois festif et chargé d’émotion, offrant une musique dansante et faisant revivre le temps d’une soirée le souffle d’une époque.
Texte et photos : Stéphane Barthod (le 12/05/2016)