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Chroniques

Fidel Fourneyron en solo : un concert riche et varié

De Charlie Parker à John Coltrane en passant par Duke Ellington, Lester Young, Cole Porter ou encore George Gershwin, Fidel Fourneyron revisite pour nous en solo les grands standards du jazz, connus ou moins connus.

Du fond de la Chapelle des Unelles, le tromboniste s’avance doucement jusqu’aux marches qui mènent à l’autel. C’est assurément pour lui l’instant le plus solitaire du concert. Il démarre sur quelques notes tenues, longues, qui profitent de la belle réverbération naturelle du lieu. Au bout de quelques mesures d’improvisation, une mélodie familière surgit et l’on reconnaît le fameux negro spiritual Nobody Knows The Trouble I’ve Seen datant de période de l’esclavage, un thème popularisé par Louis Armstrong. Le titre suivant, Dinah, sur un tempo plus enlevé, était d’ailleurs également au répertoire du trompettiste. Fidel Fourneyron n’est finalement pas si seul que cela cet après-midi : il y a l’acoustique du lieu, avec laquelle il doit jouer, mais également le public, particulièrement attentif et concentré.

Il y avait un véritable défi à se présenter ainsi en solo, “sans filet”, et le tromboniste réussit ici le pari de rester toujours musical, arrivant à faire entendre les harmonies sous-jacentes des thèmes au travers de son jeu riche et inventif, tirant parti également de toutes les sonorités de l’instrument : sourdines, effets de growl, doubles notes, tout en évitant les effets surjoués… Il réussit même, sur East St Louis Toodle Oo, à faire sonner son trombone comme une guitare saturée, jouant sur un mélange subtil de glissando et de vibrato. Avec la très belle mélodie de The Man I love, il nous fait entendre de manière encore plus sensible et subtile la “voix » de son instrument. On a plaisir à reconnaître au bout de quelques mesures des thèmes familiers, de Tea for Two à  Afro Blue. L’émotion est là, aussi, notamment sur le très joli Chelsea Bridge de Duke Ellington, où la sourdine donne une tonalité particulièrement rêveuse à la musique.

Avec humour, à la fin du concert, Fidel Fourneyron remercie le public, je cite : “d’avoir eu la gentillesse, que dis-je, le courage d’être venus”. Les spectateurs en question, de toute évidence, étaient ravis de l’expérience, et le tromboniste leur offre en rappel une version extrêmement brillante de Tico Tico.

Texte et photos : Stéphane Barthod

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