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Chroniques

Tigran Hamasyan revisite les standards

Jazz sous les pommiers suit le pianiste arménien depuis longtemps déjà : il est venu jouer au festival lorsqu’il n’avait encore que 22 ans, aux côtés de Dhafer Youssef, et nous avait déjà fortement impressionnés. L’année suivante, en 2011, c’est en solo, puis en duo avec Martial Solal, qu’il s’est produit. En 2015, dans un tout autre style, on le retrouvait cette fois à la cathédrale avec le Yerevan State Chamber Choir et en trio au Magic Mirrors. Cette fois, il nous propose pour la première fois un répertoire entièrement dédié aux grands standards du jazz.

Pour revisiter ces thèmes, il s’est entouré de Justin Brown, redoutable batteur qui a accompagné entre autres régulièrement Ambrose Akinmusire, et du contrebassiste Matt Brewer. Dès les premières notes, le ton est donné : totalement investi, le pianiste se lance dans une improvisation fougueuse, ne laissant pas retomber l’énergie un seul instant, prenant la musique à bras le corps et entraînant ses deux compagnons dans un tourbillon de notes. Sur un tempo apaisé, il reprend la ballade I Didn’t Know What Time It Was, jouant régulièrement de décalages, déconstruisant et reconstruisant le thème, alternant tensions et détentes, pour terminer le titre seul au piano, dans une forme d’apaisement. I Should Care est une valse lente où le jeu très sensible et délicat du pianiste fait merveille, s’autorisant quelques glissements “out” dans les aigus qui évoquent irrésistiblement les vertiges harmoniques du deuxième mouvement du concerto pour piano de Ravel, terminant cette très belle version du standard dans une tonalité plus dramatique. Déconstruction totale ensuite, pour un très étonnant Softly, As In A Morning Sunrise, tout en rythmes brisés, rebonds, et qui ne laisse deviner le thème, totalement réharmonisé, que très tard, presque en filigrane, alternant ensuite moments haletants, violents, et plages plus calmes. Pour When A Woman Loves A Man, le pianiste revient à un traitement relativement plus classique des standards, même si l’on reconnaît au gré des improvisation quelques phrasés rappelant l’origine arménienne de Tigran. Il reprend ensuite All The Things You Are seul au piano, dans une adaptation magnifique, totalement bouleversée harmoniquement, et bouleversante, très lente, tout en arpèges perlés. La mélodie elle-même est radicalement transformée, et pourtant immédiatement reconnaissable. Pour le rappel, il nous prend à bras le corps avec le Big Foot de Charlie Parker, titre bebop à nouveau bousculé dans l’énoncé du thème par un traitement typiquement “hamasyanien”, pour se lancer ensuite dans un swing rapide, avec un réel sentiment d’urgence.

Un concert magnifique, qui restera dans les mémoires…

Texte et photos : Stéphane Barthod

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