Figure désormais fidèle et familière de Jazz sous les Pommiers, le guitariste Pat Metheny nous revient avec un nouveau quartet avec lequel il revisite son répertoire d’une grande richesse.
C’est déjà la quatrième fois que Metheny se produit à Coutances depuis 1998, où son passage avec le “Group” est resté dans les mémoires. Il était revenu ensuite en duo avec Charlie Haden et avait également démarré – hors festival – sa tournée avec son fameux orchestrion, un moment de grand stress pour lui où il avait choisi cette petite ville de la Manche pour se préparer le plus sereinement possible. Aujourd’hui, il nous offre une relecture de quelques-unes des grandes pages de son répertoire, faisant la part belle aux titres du Pat Metheny Group, mais on retrouve également d’autres compositions : notamment The Red One, qu’il a joué avec John Scofield, Sirabhorn tiré de son premier opus Bright Size Life avec Jaco Pastorius ainsi que des extraits de son album Secret Story. Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité d’écriture du guitariste : des œuvres que l’on connaissait bien et que l’on aurait pu croire indissociables de leur arrangement d’origine fonctionnent parfaitement ici en quartet. Le groupe fait par ailleurs preuve d’une grande cohérence : Antonio Sanchez à la batterie, toujours royal et en phase avec le guitariste dont il est devenu l’alter ego, présent dans quasiment tous ses projets depuis de nombreuses années. Les deux “nouveaux” également se sont parfaitement intégrés à l’univers du leader : le pianiste anglais Gwilym Simcock, qu’on a vu récemment aux côtés de Céline Bonacina, qui allie sensibilité et énergie, et la contrebassiste Lindah Oh, qui nous a offert ce soir plusieurs solos à la fois mélodiques bondissants.
Un grand concert, d’une extrême musicalité, riche en couleurs diverses, qui donne envie de retrouver très rapidement le guitariste américain sous les Pommiers.
Texte et photos : © Stéphane Barthod